Résumé
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L’étude des variations des taches solaires dans le temps a
permis à l’équipe scientifique de Valentina ZHARKOVA de Northumbria
University (Newcastle upon Tyne, UK)
de caractériser des cycles solaires de 22 ans et de 350 ans qui
viennent s’ajouter au cycle de 11 ans bien connu. A ces
superpositions de cycles correspond une variation périodique de
l’énergie solaire émise. La corrélation avec la teneur en
carbone 14 du bois et les variations de température passées
permettent ainsi de prévoir des cycles de réchauffement et de
refroidissement terrestre.
Article de référence
Heartbeat
of the Sun from Principal Component Analysis and prediction
of solar activity on a millenium timescale
Zharkova Valentina, Shepherd S.
J., Popova E. and Zharkov S. I. (Department of Mathematics &
Information Sciences, Northumbria University, Newcastle upon
Tyne, United Kingdom et Space Physics Department,
Institution of Space Science Research, Kiev, Ukraine).
Publication dans « Nature » :
https://www.nature.com/articles/srep15689
Qu’est-ce que le soleil ?
Le soleil est une étoile
naine jaune d'une masse d'environ 2 × 1030 kg, composée d’hydrogène H2 (75 %
de la masse ou 92 % du volume) et d’hélium He (25 %
de la masse ou 8 % du volume). Plus on s'enfonce vers le
cœur de l'étoile, plus la pression augmente et plus il fait
chaud : la pression au cœur du Soleil est égale à 200 milliards
de fois la pression atmosphérique terrestre et la température
centrale est d'environ 15 millions de degrés, la densité de 150.
A la surface la température est d’environ 6000 degrés.
La chaleur est produite par la fusion nucléaire de H2 en He
(Hydrogène -> Deutérium -> Hélium 3 -> Hélium 4). La chaleur
rayonne vers l’espace et la Terre. L'énergie
thermique à la surface de la Terre est à 99,98 % due au
rayonnement solaire qui est
responsable des conditions climatiques.
Activité
solaire et variation des taches solaires


Les taches solaires résultent des mouvements de convection du
plasma solaire ionisé. Le plasma
plonge au niveau de l'équateur
à une vitesse d’environ 65 km/h
et remonte au niveau des pôles. La durée du cycle dans une
boucle de convection est de onze ans.
Le nombre et la taille ainsi que la forme des tâches varient
dans le temps, en corrélation avec les variations du champ
magnétique solaire provoqué par les mouvements des masses
ionisées.
« Les taches solaires sont plus sombres et plus froides que la
surface du Soleil et diminuent donc l'intensité de la radiation
solaire. Mais elles s'accompagnent de points lumineux qui
augmentent l'intensité de la radiation solaire. C'est l'effet
des points lumineux qui l'emporte, de sorte que la radiation
solaire est plus élevée, de 0,1 % environ, lors des périodes de
forte activité solaire. Cette différence peut sembler faible
mais représente une différence d'énergie reçue importante pour
un système comme la Terre. Ainsi, le cœur du petit
âge glaciaire,
couvrant la période 1550-1850 a
été marquée par un très faible nombre de taches solaires, voire
une disparition complète de celles-ci aux alentours de 1665-1700 »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Tache_solaire)
Effet dynamo
des cycles solaires selon
Junwei Zhao (The
American Astronomical Society)
https://iopscience.iop.org/article/10.1088/2041-8205/774/2/L29

Cycle solaire de 11 ans du nombre de taches,
historique 2010-2022 (Observatoire Royal de Belgique)
https://www.sidc.be/silso/dayssnplot

Comptage des taches solaires depuis 1749
Chaque cycle est numéroté SCn (Solar Cycle n°x) depuis 1749. Le
cycle actuel est le 25ème.

Classification des tâches solaires
Il existe deux classifications principales
1 : α – Alpha:
Groupe de taches solaires non bipolaire. β – Bêta:
Groupe de taches solaires avec polarité négative et
positive (bipolaire) avec division simple de la polarité. γ –
Gamma: Région complexe dans laquelle les polarité négatives
et positives sont irrégulièrement distribuées de manière à ne
pouvoir être classifiées comme des région bipolaires. Etc.
2 :
La classification McIntosh
https://www.researchgate.net/figure/McIntosh-Sunspot-Group-Classification-Source-McIntosh-1990_fig3_309428017

Observations quotidiennes
Les taches font l’objet d’observation continue. Exemple : 25
janvier 2022

https://www.spaceweatherlive.com/fr/activite-solaire/latest-cmes.html
Caractérisation des grands cycles
https://www.nature.com/articles/srep15689
Les
travaux de l’équipe de
Zharkova Valentina
ont caractérisé deux composantes principales des variations
temporelles du champ magnétique attribuées à deux ondes
magnétiques principales provenant des hémisphères opposés avec
des fréquences proches et un déphasage croissant. Ces deux
composantes ont été dérivées au cours des cycles solaires 21 à
24 à partir de magnétogrammes de disque complet. En utilisant
l'analyse de régression symbolique, l’équipe Zharkova a dérivé
des formules mathématiques pour ces ondes et leur courbe
récapitulative liée à l'indice d'activité solaire a été
calculée. L'extrapolation des composantes principales en arrière
sur 800 ans révèle les deux grands cycles de 350 ans superposés
à des cycles de 22 ans avec des caractéristiques montrant une
ressemblance remarquable avec l'activité des taches solaires
signalée dans le passé, y compris le minimum de Maunder et
Dalton (1700 et 1800).
La courbe récapitulative calculée pour le prochain millénaire
prédit trois grands cycles supplémentaires, le grand minimum le
plus proche se produisant dans les prochains cycles 26-27
(2030-2050), En effet, les deux ondes de champ magnétique se
séparent dans les hémisphères opposés, entraînant une activité
solaire fortement réduite.

Incidences sur la température terrestre et recoupements avec le
passé
Plus l'activité solaire est importante, moins il y a de carbone
14 produit dans l'atmosphère et piégé dans le bois, les vents
solaires déviant les rayons cosmiques à l'origine du carbone 14.

Les
variations de concentration de l’isotope carbone 14 sont en
accord avec les variations du nombre de taches solaires.


https://www.college-de-france.fr/media/edouard-bard/UPL6456092529022752289_G__rard_Thuillier.pdf
Conclusion
Les grands cycles solaires découverts qui ont été caractérisés
sur la base de deux siècles et demi d’observation des taches
solaires sont en corrélation étroite avec les variations
climatiques passées. Il en résulte une forte éventualité d’une
diminution de l’influence solaire et donc d’une diminution
correspondante de la température terrestre au cours de la future
période 2025 – 2060.
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